
La SOGEPA et la SRIW, deux des outils financiers wallons, lancent un projet de nouvelle filière de protéines végétales, de la culture à l’assiette. Il s’agit de créer une nouvelle chaîne de valeur en Wallonie et de créer à terme 300 emplois.
Le journal l’Écho rend compte du projet lancé par la SOGEPA et la SRIW sous l’égide du cabinet du ministre de l’Économie et avec l’aide du pôle de compétitivité agroalimentaire Wagralim pour créer de toute pièce une nouvelle filière en Wallonie : celle des protéines alternatives à base végétale. Il s’agit de se créer une opportunité avec la crise, de capitaliser sur une demande en croissance et de pousser à la réindustrialisation de la Wallonie. La demande pour les protéines alternatives à la viande explose ces dernières années, traduisant ainsi de nouvelles habitudes de consommation plus durables. Il s’agit de répondre à une demande réelle naissante, qui est pour l’instant rencontrée par une offre étrangère uniquement.
Un projet pilote d’abord
En seulement 7 semaines, le projet de cette nouvelle filière a pu être mis sur pied et elle est naturellement ouverte à tous les investisseurs privés. Le projet qui sera d’abord lancé sous une forme start up nécessitant un investissement estimé entre 6 et 15 millions d’euros devrait rapidement prendre sa vitesse de croisière pour viser un chiffre d’affaires de 200 millions € par an d’ici 2030 et un taux d’occupation du marché européen de 5%.
Un porte-drapeau industriel
En attendant la création d’une véritable filière de la culture à l’assiette qui attirera des secteurs en besoin de diversification comme l’agriculture, avec la culture de pois ou de féveroles, ou le monde de la transformation de la viande qui sert un marché en déclin au niveau local, l’idée est de lancer rapidement un acteur industriel (NewCo) dans l’extrusion végétale et la production de substituts de viande. D’après les données de l’étude, l’entreprise qui émergera de ce brainstorming pourrait capturer 5% du marché européen des substituts de la viande avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’ici 2030 et un effectif de plus de 300 travailleurs.
Penser en chaînes de valeur
Ce projet s’inscrit parfaitement dans une approche de chaînes de valeur. Cette approche est l’un des fondements de la relance économique en Wallonie : penser en chaînes de valeur plutôt qu’en secteurs cloisonnés. Dans ce cas précis, on développe une nouvelle chaîne de valeur (les protéines végétales) en capitalisant sur les forces d’autres chaînes de valeurs, plus traditionnelles. Pour le tissu économique wallon, ce projet crée donc de belles perspectives de diversification, d’une part en amont pour le monde agricole avec un débouché industriel pour de nouvelles cultures, et d’autre part en aval pour les acteurs de la transformation de la viande avec un produit répondant au besoin des consommateurs flexitariens.
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