
En fin de carrière, les bouchers ont du mal à trouver des repreneurs. En cause notamment, l’absence de formation technique en Wallonie. Un manque comblé depuis la rentrée 2019.
On le sait, le nombre de boucheries indépendantes ne cesse de diminuer d’année en année. Au mois d’octobre dernier, le Syndicat Neutre pour Indépendants tirait encore la sonnette d’alarme: « Chaque semaine, une boucherie ferme en Belgique ! » De 4.270 boucheries en 2008, la Belgique en compte désormais un peu plus de 3.000. Pour le président de la fédération nationale des bouchers, le manque de repreneurs est criant. « Le taux de reprise des boucheries actuellement n’est que de 10 % », explique Philippe Bouillon.
Enseignement technique
Selon le président, qui a « touché son premier couteau à l’âge de 12 ans », le métier manque de personnes qualifiées. « On a des personnes qui sont formées en alternance mais elles n’ont pas la formation de chef d’entreprise », regrette-t-il. « C’est pourquoi je me suis battu pour que soit relancé un enseignement technique, beaucoup plus complet. » Et les représentants des bouchers ont finalement eu gain de cause : un nouveau cursus a été lancé en septembre dernier à l’Institut Technique du Commerce Agro-Alimentaire, à Namur (ITCA).
Regroupant les futurs bouchers et boulangers, la section compte actuellement 12 élèves. Ce n’est pas beaucoup mais, au moins, le dispositif est relancé. Une satisfaction aussi pour Éric Monseu, coordinateur des métiers à l’ITCA : « Aujourd’hui, les qualifications professionnelles en boucherie ne suffisent plus. À côté du fait d’être un bon boucher, il faut aussi des notions de gestion et d’informatique par exemple. Ce que l’enseignement technique permet d’acquérir. »
Reprendre un commerce
Ces notions supplémentaires sont, selon eux, indispensables pour lancer ou reprendre un commerce. Sans compter qu’elles seraient appréciées des banquiers… « Un commerce, ça coûte cher. Aujourd’hui, les banquiers analysent de plus en plus les compétences des personnes qui sollicitent un prêt. Un cursus plus complet comme celui offert ici, ça rassure les banquiers », affirme le coordinateur.
Soyez le premier à commenter