Porc Qualité Ardennes: une coopérative pour payer les éleveurs au juste prix

Angélique Minne a 26 ans. Elle était adolescente quand son oncle Daniel a mis fin à ses jours pendant la période de la crise du lait. “C’était suite aux charges administratives, le stress, toujours en faire plus. Mais à un moment donné, il faut savoir qu’il y a des personnes derrière, c’était très dur pour lui. Cet événement nous a fort chamboulés et je ne pensais pas que l’agriculture était un métier d’avenir”.

Baignée dans le monde agricole depuis son plus jeune âge, Angélique n’envisageait pourtant pas un autre métier. Ce n’était pas simple car en 2015, quand elle veut se lancer, le prix du porc est au plus bas : 82 cents. La jeune femme aurait dû payer pour travailler car la nourriture des bêtes revenait plus cher.


Obtenir le juste prix


Aujourd’hui, Angélique Minne a construit une porcherie à Acosse sur la commune de Wasseiges. Elle a 250 truies et engraisse les porcelets. Chaque année, elle vend environ 5000 porcs par an à une coopérative. On est bien loin d’un élevage industriel. Pourtant Angélique et son mari ont obtenu les financements et le couple parvient à s’octroyer un salaire.
Si elle réussi à vivre de son exploitation, c’est grâce à la coopérative Porc Qualité Ardennes. La coopérative créée en 1989 rémunère ses producteurs coopérateurs au juste prix.

PQA


“Grâce à notre maîtrise de la chaîne, de la naissance du porcelet à la vente en magasin à la ferme ou chez l’artisan boucher en passant par l’abattage, toute la valeur ajoutée est rendue aux producteurs. On leur garantit de prendre leurs porcs. La quantité est limitée. La charte qualité est exigeante. En retour, ils reçoivent un prix fixe sur le long terme”, explique Jordan Godfriaux, éleveur à Perwez et président de la coopérative.
Angélique Minne est certes endettée mais grâce à ces contrats et aux prix corrects à long terme, elle voit l’avenir avec optimisme. Faire primer la qualité sur la quantité pour éviter de sombrer comme Daniel ou comme Guillaume Canet dans le film “Au nom de la terre”, c’est le choix d’Angélique Minne et des 120 coopérateurs déjà impliqués dans ce processus.

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