
Sacré défi que s’est lancé Färm, la coopérative qui réunit onze magasins au service de l’agriculture bio: elle a annoncé voici quelques jours la création d’une filière de viande bio. Sous la marque Nu!, celle-ci couvrira toute la chaîne, depuis les éleveurs jusqu’aux magasins finaux, en passant par les abattoirs, la transformation et la centrale logistique. Les différents partenaires seront liés par un cahier des charges “plus exigeant que le label bio”, qui prend en compte les conditions d’élevage, l’absence de nitrites et l’adoption d’une alimentation du bétail “aussi locale que possible”.
La filière existe déjà aujourd’hui, mais est destinée à s’étendre. Elle draine déjà trois produits des élevages aux magasins à l’enseigne Färm: des porcs, des bœufs et des agneaux. Le Groupement de producteurs Porc Bio en Wallonie est responsable de l’élevage des porcs. “C’est historiquement le premier groupement de producteurs labellisés bio dans la Région, explique Jean-David Couderc, directeur adjoint de Färm, en charge de l’opérationnel. Ils réunissent dix-sept éleveurs. Nous nous sommes associés à eux car leur outil s’est avéré très efficace. Ils s’entraident en partageant leurs méthodes, leurs analyses de coûts et la commercialisation de leurs produits. Et globalement, nous préférons travailler avec des groupements car ceux-ci offrent une grande expertise ainsi que l’avantage du nombre.”
Concrètement, cinq seulement des dix-sept membres du groupement livrent aujourd’hui la filière Nu!, car ils présentent des types d’exploitations très différents et qu’il faut souscrire au cahier des charges retenu. “Parmi les critères, figurent notamment la nécessité de disposer d’un espace suffisant pour les bêtes et l’exigence que leur élevage nourrisseur soit belge et bio.”
” “Parmi les critères, figurent notamment la nécessité de disposer d’un espace suffisant pour les bêtes et l’exigence que leur élevage nourrisseur soit belge et bio.” “
Le projet réunit déjà cinq éleveurs de porcs, un éleveur de bovins, deux abattoirs, un transformateur et onze magasins. En attendant plus…
Pour les bœufs et les agneaux, la filière collabore avec la Ferme des Hérin, à Lesterny. Celle-ci élève des Salers, une race de bœufs du Cantal réputée pour sa résistance et sa qualité, ainsi que des noirs du Velay, une race d’agneaux rustiques. L’Unab, l’Union nationale des agrobiologistes belges, est par ailleurs en train de fédérer des éleveurs de bovins au sein d’un nouveau groupement: une fois celui-ci sur pied, il sera susceptible de rejoindre lui aussi le projet.
Deuxième maillon de la filière, l’abattage: Färm a validé deux abattoirs, Roch4Meat (ex-Lanciers) à Rochefort et l’Abattoir de Charleroi, qui appartient au secteur public et qui opère à petite échelle.
Pour la transformation de la viande, c’est la société Bio-Hérin qui a été sélectionnée. “Elle est pilotée par Arnaud Hérin, le fils de Didier, qui dirige la Ferme des Hérin”, précise Couderc.
Fédérer d’autres magasins
Les deux autres maillons renvoient à Färm: la centrale logistique et les magasins. Mais les pères de la filière voient déjà plus loin: “Nous sommes en train de créer une coopérative plus grande de magasins, insiste le manager opérationnel. Nous invitons les magasins indépendants intéressés à nous rejoindre. Plus on sera nombreux, mieux ce sera.”
” “Nous avons adopté un nouveau slogan: ‘Changeons le monde en mangeant’. ”
Source: L’Echo
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