
Aujourd’hui,(22/07/19) Alain Hanot jouit enfin de sa retraite, mais il a tout de même travaillé jusqu’à presque 70 ans ! Sa boucherie, située sur la place de Cuesmes, a fermé ses portes le 29 juin dernier. Ses fidèles clients, attristés par son départ, lui ont même offert des bouteilles de mousseux pour lui souhaiter une bonne retraite.
Alain Hanot fête ses… 55 ans de carrière! Il a commencé à travailler comme boucher à l’âge de 14 ans.
Il a attendu que sa compagne Grassiella Parisotto, 63 ans, soit pensionnée, pour fermer boutique.
Il a d’ailleurs trouvé un repreneur: mi-septembre une boucherie halal ouvrira ses portes au 40 place de Cuesmes.
Derrière la boucherie d’Alain se cache son domicile. Quelques cartons sont empilés dans le salon car le couple va déménager dans une maison à Cuesmes dont Grassiella a hérité par son papa. «Mon mari ne veut pas quitter Cuesmes», explique la compagne d’Alain Hanot.
Le dernier boucher
S’il a tenu aussi longtemps derrière son comptoir, c’était pour attendre sa compagne, mais également pour des raisons financières.
«Ma femme travaillait encore, donc moi, j’ai continué. Et puis, cette maison, je l’ai achetée tard. J’aurai terminé de la payer dans quelques mois. À 65 ans, je m’étais dit que j’allais arrêter mais quand je vois la pension, avec la maison à payer, il reste des cacahuètes ! On a vécu à l’aise, je ne voulais pas qu’on se prive», raconte-t-il.
Quand il a ouvert sa boucherie sur la place en 2004, il y avait encore 15 boucheries. «Je suis le dernier depuis facilement cinq ans», indique-t-il.
Il est resté ouvert sur la place de Cuesmes pendant 15 ans malgré les trois supermarchés qui se sont établis dans le quartier.
L’arrivée des boucheries dans les supermarchés ne lui a pas tellement posé de problèmes. «J’ai toujours eu ma clientèle fidèle. Je n’avais pas une clientèle de grand magasin, moi, j’avais une clientèle de gens qui aiment qu’on les serve bien, avec de la viande de qualité. Je ne travaille pas la même viande que dans les grands magasins», estime-t-il, fièrement.
À l’annonce de son arrêt, ses clients sont venus en masse lui offrir des bouteilles de mousseux et des cartes pour lui souhaiter de passer une bonne retraite. Sur la table, trône une caisse remplie de cadeaux.
Vivre ensemble
Il y a trois ans, Alain a fait un infarctus. «Il devait ralentir la cadence», estime Grassiella. Le boucher, qui travaillait minimum 12 heures par jour du lundi au samedi, a donc décidé de fermer les lundis pour se soulager. «Au début, ça m’a fait drôle, mais après, j’ai apprécié», sourit-il.
Maintenant, sa compagne de 63 ans et lui se demandent comment ils vont faire pour vivre ensemble 24h/24 ! «Pour m’occuper en ce moment, c’est le déménagement. On n’a pas le temps de s’ennuyer», s’enthousiasme-t-il.
« Il faut s’habituer à la nouvelle maison et il faut s’habituer à être deux surtout. Ça, c’est autre chose parce que moi je suis très difficile», rigole Grassiella.
Source: Sudinfo
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