Ferme, boucherie… Quand de jeunes passionnés se risquent à reprendre l’affaire familiale

Rien ne laissait présager le parcours de la jeune femme. Après une scolarité classique, Camille avait entamé des études de management à Bruxelles, loin de l’entreprise fondée par son arrière-grand-père. Mais la tentation était trop forte. Il y a quelques mois, Camille arrête ses études. Retour aux sources : son nouveau but sera désormais de reprendre la boucherie.

« Je pense que j’y étais destinée », explique la désormais l’apprentie. « J’ai toujours aidé mes parents les dimanches. Quand j’ai eu envie de m’investir à temps plein, ils m’ont dit d’y réfléchir, car c’est un choix de vie important. »

“Plaisir et déception”


Il faut dire que les commerces de proximité ont la vie dure. Vincent Vanderbyse, patron de la boucherie, en sait quelque chose : « La décision de Camille a été source de plaisir et de déception. Déception, car on aurait voulu qu’elle fasse des études. Plaisir, car c’est toujours agréable de voir quelqu’un reprendre le commerce familial », confie-t-il aux côtés de sa fille. Les craintes furent rapidement dissipées : la boucherie s’est toujours renouvelée et modernisée.

Pour la jeune femme, la suite sera un apprentissage de cinq ans auprès de ses parents : Papa à l’atelier, Maman au comptoir.

“La ferme est un virus”


Tout arrêter pour reprendre l’entreprise familiale dans les campagnes est un choix peu commun pour la génération Y. A quelques centaines de mètres de la boucherie, pourtant, Thomas Fastré a pris la même décision. Il y a six ans, le jeune homme arrête ses études de vétérinaire pour se consacrer à la ferme familiale avec son frère Robin.

« J’ai fait deux ans d’études mais la ferme est un virus. J’ai grandi ici, ce sont mes tripes qui parlent », explique Thomas au volant de son tracteur. Cet après-midi, c’est nourrissage des bêtes et entretien des champs.

1 agriculteur sur 100 a moins de 30 ans


Aujourd’hui, en Wallonie, seul un agriculteur sur cent a moins de trente ans. Même constat en Flandre et plus largement en Europe. Thomas et Robin relèvent donc de l’exception. Les deux jeunes ont vu les fermes du village disparaître : « Avant, tout le village était aux champs. Aujourd’hui, il reste dix fermes. Dans quelques années, il y en aura encore moins », se désole Thomas. La difficulté du métier est bien connue. Il nuance toutefois : « On espère que les plus jeunes continueront ». Cela dit, dans l’entourage des deux frères, personne n’a pris la même décision.

Comme la boucherie, la ferme se modernise. Les frères Fastré se sont lancés dans l’agriculture biologique. « L’avenir, c’est le consommateur qui le façonnera. On produit ce qu’il veut », explique Thomas.

Le futur aura sans doute son lot de défis. Mais pour l’instant, Camille et Thomas n’ont aucun regret.

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