
Selon les analyses ADN que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire a effectuées sur la viande bovine ces trois dernières années, 8% « n’étaient pas conformes », a indiqué l’Afsca. Une partie de la viande de bœuf affichant le label Belbeef qui se trouve dans les rayons des supermarchés n’est pas tracée. La fédération a mené un exercice de traçabilité avec des prélèvements ADN qui a pu déterminer que les numéros de lots ne correspondaient en réalité pas toujours aux codes de provenance de la viande.
L’Afsca a toutefois souligné qu’elle avait aussi mené, sur ces dernières trois années, 1.233 analyses ADN de ce type auprès de boucheries et d’ateliers de découpe. « 92% étaient conformes », a souligné la porte-parole de l’agence, Liesbeth Van De Voorde. Sur les 8% restants, cela ne signifie pas d’office que la traçabilité n’était pas possible, a-t-elle ajouté.
Selon l’organisme, il n’y a jamais eu de danger pour la santé publique. « Lors de résultats non-conformes, nous avons agi pour examiner où se trouvait le problème. Chaque carcasse est en outre minutieusement contrôlée avant qu’elle n’arrive dans l’assiette du consommateur. »
Le ministre en charge de la défense des consommateurs, Kris Peeters reconnait qu’il y a un problème potentiellement grave. « Le consommateur compte sur ce label et continue de penser qu’il est attribué de manière adéquate. S’il s’avère que ce n’est pas le cas, ce que le rapport suggère, alors il y a un grave problème », a-t-il indiqué.
Febev
Selon la Febev, l’un des partenaires impliqués dans l’attribution du label, il s’agit d’une mauvaise interprétation des résultats de l’enquête interne. Le manque de traçabilité doit également être nuancé, selon la fédération. « Dans le processus de traitement, la viande passe par différentes chaînes et se mélange avec celle d’autres boeufs. Le numéro de lot sur le label se rapporte à plusieurs animaux, pas à un seul », spécifie M. Gore.
Le fait que ce numéro ne soit pas lié à un animal spécifique ne pause pas de problème lorsque la viande doit être retirée des rayons, ajoute la Febev. « Dans ce cas, le lot entier est toujours détruit. Par le passé, il est souvent arrivé que l’on détruise plus de viande que nécessaire. »
La fédération souligne encore que l’enquête n’a pris en compte que les oreilles tatouées disponibles. M. Gore pointe dès lors la qualité de l’enquête interne à son institution. Selon lui, les oreilles des bovins abattus sont correctement conservées, comme l’exige la Loi. « Le problème, c’est que tout le monde n’a pas transmis les pièces à temps pour l’enquête, cela ne veut pas dire qu’elles n’existaient plus. L’analyse n’a été effectuée qu’avec les oreilles qui ont été envoyées dans le délai imparti. »
En conclusion, le secteur de la viande estime que la chaîne de production est trop complexe pour un simple examen de traçabilité. Un examen de plus grande ampleur sera mené au cours des prochains mois.
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